« Assadi s’est révélé »

Conseillère en insertion expérimentée, Joséfa Escaich est aujourd’hui chargée de développement et de formation au sein du Geiq des Industries d’Oc Toulouse. Le parcours d’Assadi est pour elle une confirmation de l’absolue nécessité du dispositif Geiq, qui joue le rôle de dernière marche avant l’emploi.

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Cette interview a été réalisée dans le cadre du magazine La plus belle façon d'embaucher, créé à l'occasion de la 5ème édition de l'événement "3 jours avec les Geiq".


Grâce à un accompagnement renforcé, Assadi a pu trouver sa place dans le milieu de l’industrie aéronautique en obtenant notamment son Certificat de Qualification Paritaire de la Métallurgie (CQPM) de Peintre aéronautique.

Quel était le parcours d’Assadi avant d'entrer au Geiq ?

Joséfa Escaich : Assadi avait un Bac professionnel réparateur des carrosseries.

De quelle catégorie prioritaire relevait-il ?

Demandeur d'emploi depuis plus d'un an, Assadi entrait notamment dans la catégorie des NEET : des jeunes assez mal identifiés par les services de l’emploi et qui ne sont ni en études, ni en stage, ni en emploi [ndlr : NEET signifie Not in Education, Employment or Training, que l’on peut traduire par « ni étudiant, ni employé, ni stagiaire »].

En quoi le profil d’Assadi vous paraissait-il particulièrement intéressant ?

Malgré un diplôme professionnel validé, Assadi ne s'y est pas totalement retrouvé dans le secteur qu’il avait initialement choisi. Il s'est senti perdu en glissant sur des missions précaires à caractère alimentaire : déménageur, livraison, etc. Il s'est présenté à nous avec une forte appétence pour le domaine aéronautique mais ne se sentait pas éligible pour l'intégrer.

Comment s'est passée la rencontre avec le tuteur en entreprise et quelles ont été les relations que vous avez eues avec lui dans le cadre de ce projet d'accompagnement ?

Lors de la première rencontre avec le tuteur, Assadi avait de nombreux axes d'améliorations à travailler, notamment sur la posture professionnelle : investissement, capacité d'écoute et communication professionnelle. Le tuteur l'a encouragé à démontrer davantage sa motivation. Du côté du Geiq, en amont du contrat de professionnalisation, nous avons, avec le concours d’un de nos partenaires, l’association Rebonds (et en collaboration avec le Stade toulousain), mis en place un plan d'action de 80 heures autour de cette problématique. Par la suite, pendant une année (soit la durée de son contrat), nous avons réalisé un suivi mensuel de son travail, de sa posture et de son savoir-être en entreprise. Notre communication renforcée avec Assadi a permis de constater de réels efforts. Assadi s’est révélé à travers ce dispositif.

Selon vous, en quoi le Geiq répondait-il particulièrement au besoin de l'entreprise et de la personne salariée ?

L'entreprise accueillante d'Assadi, Sabena Technics TLS, se trouvait en difficulté de recrutement. Le métier de peintre aéronautique est classé comme pénurique, c’est-à-dire qu’il souffre, de manière chronique, d’une pénurie d’employés. Le Geiq a permis à l’entreprise d'élargir le champ des possibles en s’ouvrant à des profils plus éloignés de l'emploi et moins qualifiés qu’ils ne privilégiaient pas jusqu’alors. Concernant Assadi, le dispositif proposé par le Geiq a été un révélateur qui lui a permis de regagner confiance en lui et en ses aptitudes personnelles comme professionnelles. Autant de constituants indispensables à la réussite d’un tel parcours, Assadi en est la preuve.

La crise sanitaire a-t-elle eu un impact sur la situation d’Assadi ?

Pendant la crise sanitaire, Assadi s’est senti chanceux de pouvoir poursuivre son alternance malgré les licenciements dans le secteur aéronautique. Cela a notamment reboosté et confirmé son envie de réussir. Concernant l'accompagnement, le suivi s'est davantage fait à distance, avec une augmentation des fréquences de contact pour limiter au maximum son sentiment d'isolement. Surtout sur les trois premiers mois du premier confinement, où il a été en activité partielle.

Le secteur d'activité dans lequel Assadi a été embauché a été particulièrement touché par la crise sanitaire. Est-ce que cela s’est répercuté sur son investissement ?

Il est intéressant de montrer la motivation des jeunes alternants pendant cette crise sanitaire qui impacte, en effet, fortement le monde aéronautique. Assadi en est un bon exemple. Alors qu’il avait regagné confiance en lui et motivation depuis son arrivée au Geiq, il a connu un réel moment de « blues » lors du premier confinement. Vivant seul en banlieue toulousaine, sans permis et donc sans réelle mobilité, il était encore difficile pour lui de se projeter sur une situation stable. Il a connu une passe difficile. Il avait même retrouvé une posture plutôt désinvolte qu’un savant dosage de recadrages et de re-mobilisations a permis d’endiguer.  Assadi a su saisir la main – ferme mais juste – qui lui était tendue et se remettre en question au bon moment. Cette situation lui a permis de révéler un potentiel existant dont il n'avait pas encore conscience. Aujourd'hui, Assadi fait partie des premiers alternants du Geiq des Industries d’Oc à avoir réussi sa certification et signé un contrat en entreprise sur le poste de peintre aéronautique. Mission accomplie pour le Geiq et ses partenaires… Mais, plus encore, une belle rencontre et une grande fierté. Bravo Assadi !