« En ouvrant l’accès à l’alternance à tous les âges, le dispositif Geiq ouvre tous les possibles »

Céline Sorel est chargée de communication au Geiq PLUSS. Elle retrace le parcours de Véronique qui, à la suite d’un licenciement économique, a été embauchée dans une Maison des Jeunes et de la Culture intercommunale.

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Cette interview a été réalisée dans le cadre du magazine La plus belle façon d'embaucher, créé à l'occasion de la 5ème édition de l'événement "3 jours avec les Geiq".


Âgée de 59 ans, elle y assure l’accueil, le secrétariat et la facturation. La mise en place d’une formation externe et interne en contrat de professionnalisation expérimental a rendu possible son embauche.

Quel défi présentait le profil de Véronique pour le dispositif du Geiq ?

Céline Sorel : Véronique était en recherche d'emploi depuis plus d'un an, âgée de 57 ans et n’avait jamais travaillé en association. Le milieu associatif était pour elle plutôt associé aux loisirs mais pas à un parcours professionnel. Le défi pour notre Geiq était de faire émerger les « compétences transférables » : ce précieux point de rencontre entre les besoins de nos associations adhérentes et le parcours de Véronique en entreprise.

En quoi l’intervention du Geiq a-t-elle été déterminante dans le parcours de Véronique ?

La MJ4C dont le siège est basé à Rives-en-Seine avait un besoin en recrutement « urgent » puisqu’une salariée qui assurait des missions polyvalentes venait de poser sa démission. Nous avons donc procédé rapidement au recrutement, en associant la MJ4C sur les entretiens finaux de deux candidates présélectionnées par le Geiq et pour lesquelles des parcours de formation externe (via des organismes de formation partenaires) et interne (via une transmission au sein de la MJ4C) permettaient de rassurer l’association sur chacun des profils. La directrice de la MJ4C a aimé le sourire et le dynamisme de Véronique. L’accompagnement tout au long du contrat par le Geiq a permis de lever ses doutes sur l’intégration dans l’équipe et sur l’absence d’expérience dans le milieu associatif. Le double tutorat a alors débuté. Des échanges réguliers entre Véronique et ses tutrices de la MJ4C et du Geiq ont permis de lever des incompréhensions, de faire retomber la pression que Véronique se mettait pour se sentir à la hauteur, et de réadapter certaines de ses missions et articulations avec ses collègues afin de mieux appréhender son poste. Le parcours de Véronique montre l'importance de la facilitation et de l'accompagnement conjoint proposé par le Geiq PLUSS et ses structures adhérentes impliquées dans le parcours des alternants.

Comment avez-vous construit le parcours ?

Nous avons mis en place un contrat de professionnalisation expérimental grâce auquel nous pouvions construire une formation tout à fait adaptée aux besoins de la structure et de la salariée : modules de formation aux logiciels (bureautique et comptable), développement personnel, SST [ndlr : sauveteur secouriste du travail] et, surtout, des modules de formation interne pour s’approprier les spécificités associatives ainsi que les outils et méthodes de travail de la structure. L’objectif de Véronique n’était pas d’obtenir un diplôme ou une qualification mais de retrouver un emploi stable. Elle partageait avec sa structure d'accueil le besoin de développer des compétences permettant de s'adapter au poste qui lui avait été confié. Notre accompagnement a pu sécuriser l'intégration de Véronique et sa montée en compétences.

Le dispositif du Geiq a-t-il eu une incidence sur le plan personnel ?

Comme nous l’a dit Véronique : « L’alternance, c’est à tout âge et j’en suis la preuve vivante ! » En effet, grâce à l'accompagnement du Geiq PLUSS et à sa structure d'accueil, Véronique a pu passer outre certains préjugés et débuter son alternance à 57 ans. Aujourd'hui Véronique est embauchée en CDI à la MJ4C. En ouvrant l’accès à l’alternance à tous les âges, le dispositif du Geiq ouvre tous les possibles. Sur le plan personnel comme professionnel, nous pouvons observer chez Véronique une reprise de confiance en soi et en ses compétences, évolution qu’elle exprime également. Son emploi stable lui permet aussi d’envisager plus sereinement son avenir.

En quoi la crise sanitaire a-t-elle impacté l'accompagnement de Véronique ?

Nous voulions continuer à aller de l'avant. Pour faire face à la crise sanitaire, le Geiq PLUSS ainsi que sa structure d'accueil ont accompagné Véronique sur la prise en main des outils à distance et sur l’adaptation de ses missions au télétravail. L’accompagnement s’est poursuivi sans entretien physique. Enfin, un avenant a permis la bonne tenue du programme de formation avec des modalités adaptées (visioconférence). Nous avons par ailleurs ajouté un module complémentaire de développement personnel pour appuyer Véronique, ainsi que d’autres salariés du Geiq dans la gestion de la crise sanitaire et de ses impacts.